Le quatrième Sommet international des acteurs de la société civile Désertif’actions 2019 s’est tenu à Ouagadougou au Burkina Faso du 19 au 22 juin 2019 et a rassemblé plus de 380 participants venus d’une quarantaine de pays, représentant 230 organisations multi-acteurs : communautés de base, ONG, scientifiques, collectivités locales, organisations internationales, acteurs du secteurs privés et publics…
Cette quatrième édition s’est tenue pour une première fois sur le continent africain, dans un pays dont « 19% des terres du territoire national sont dégradées et qui a perdu 2,4 millions d’hectares de forêts, devenant des savanes en seulement 11 années » (SPONG). Cette situation reflète la réalité du Sahel et plus largement la progression rapide de la dégradation des terres dans le monde.
Dans la perspective des négociations de la 14ème Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) en Inde en septembre 2019, les participants entendent peser sur les décisions et remettre les terres au centre des préoccupations. Pour cela, une déclaration intégrant les contributions et recommandations issues des trois jours de travaux a été validée en clôture du Sommet.
« Notre conviction est qu’il faut mobiliser, avec nous tous, acteurs du développement que nous sommes, les forces en présence en milieu paysan, pastoral, oasiens et tant d’autres, qui sont citoyens du monde à nos côtés : ensemble, nous ne sommes pas les défenseurs de la terre face à la désertification, mais désormais NOUS sommes la terre qui se défend. »
(…) Conscients des regains d’insécurité, nous refusons de nous laisser effrayer et affirmons par notre présence et nos travaux que nous sommes déterminés à opposer notre résistance à la fatalité du destin.
(…) Nous sommes déterminés à mener à bien les discussions sur le foncier dont le sujet est porté pour la première fois explicitement à l’agenda officiel de la conférence des parties de la CNULCD.
(…) Dans cet agenda, nos contributions iront aux liens terre, biodiversité, climat, au lien terre et énergies renouvelables, au lien rural et urbain, au lien terre et santé.
Convaincu que « toute dégradation de la culture raccourcit les chemins vers la servitude » et que la culture constitue un des fondements de la résilience, Désertif’actions a élargi le débat au grand public au travers des moments parallèles faisant partis intégrante de la rencontre : conférence débats sur l’agroécologie et l’employabilité des jeunes, concours international de dessin, concert de la chanteuse malienne Mariam Koné à l’occasion de la fête de la musique, fortement impliquée dans la lutte contre la désertification.
Désertif'actions est le sommet international de la société civile sur les questions des terres, de la biodiversité et du climat. Inédite par son caractère, cette rencontre multi-acteurs fait se rencontrer tous les deux ans les acteurs de la lutte contre la désertification du monde entier. Pour cette 4ème édition, D’a est organisé par l'association française CARI (structure initiatrice de la rencontre depuis 2006), la plateforme d’associations burkinabé SPONG, avec le soutien de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.