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Lutte biologique à Chenini : combattre les insectes par les insectes

De nombreux agriculteurs souhaitant s’affranchir des pesticides ont recours à la lutte biologique pour réguler les ravageurs et pérenniser les cultures. Il n’est plus à démontrer que l’utilisation de pesticides coûte cher, crée de l’accoutumance perdant de ce fait son efficacité, et est de surcroit dangereuse pour le sol et pour l’Homme. Une des voies possible est l’utilisation d’auxiliaires, c'est à dire, des insectes ou animaux permettant la lutte contre les espèces ennemies des cultures. Les trichogrammes sont par exemple des ennemis de la pyrale de la datte.

Des auxiliaires à la rescousse des cultures…

La pyrale de la datte et la caroube (Ectomyelois ceratoniae Zeller) sont parmi les principaux ravageurs du palmier. Les dégâts sont aussi observables sur les pistaches et surtout sur les grenades pour lesquelles les dommages sont considérables, pouvant aller jusqu’à l’anéantissement de la récolte.

L’utilisation d’insecticides donne de mauvais résultats, car la pyrale se développe soit complètement à l’intérieur du fruit pour la grenade, soit en partie pour le dattier. Ces insectes sont donc plus ou moins protégés contre les traitements. Une utilisation excessive de pesticide entraîne la destruction des ennemies naturelles de la pyrale : les trichogrammes. Ces insectes sont des auxiliaires parasitoïdes qui pondent leurs oeufs dans les oeufs des pyrales et permettent ainsi leur destruction.

Schema ©Biotop

… en application directe à Chenini

Pour restaurer la population de trichogramme et lutter de façon efficace contre la destruction des cultures, les Commissariats Régionaux au Développement Agricole (sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture) distribuent, à coûts subventionnés, des trichogrammes aux agriculteurs par l’intermédiaire des associations telles que l’Association de Sauvegarde de l’Oasis de Chenini Gabès (ASOC), point focal du RADDO en Tunisie, qui assure le paiement du traitement. L’avantage est de ne pas utiliser de pesticides, de respecter l’entomofaune (partie de la faune constituée par les insectes), de ne laisser aucun résidu toxique ou encore de ne pas provoquer d’accoutumance tout en étant facile et rapide à mettre en place.

Cette année deux campagnes ont été menées dans l’oasis de Chenini à un mois d’intervalle (fin mai et début juillet). Des dizaines de trichocartes ont été placées dans les parcelles. Ces cartes contiennent une quantité importante d’œufs qui vont éclore dans les jours suivants et vont ainsi coloniser le milieu.

La lutte biologique par les prédateurs naturels apparaît donc comme une voie à privilégier pour la protection des dattes et des grenades. Par la suite, l’objectif est de créer un environnement favorable à ces insectes et ainsi leur permettre de lutter efficacement contre les nuisibles. D’où l’importance d’un agroécosystème riche et varié, qui contribue à offrir un abri, de la nourriture et un lieu de reproduction aux auxiliaires pour ainsi profiter des services offerts.

Distribution des trichocartes

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