L’eau est à la base de la vie oasienne. Elle est canalisée depuis des siècles par des galeries souterraines qui amènent l’eau des piémonts sur des kilomètres vers des oasis.
Malheureusement, elles ne drainent plus qu’un filet d’eau, insuffisant pour le maintien de la vie des oasiens.
Au Maroc, dans l’oasis d’Aït Saïd, la pénurie d’eau a obligé des familles entières à abandonner l’oasis et à reprendre leur vie nomade.
Dans l’oasis d’Agoudim, une partie des terres a été remise en culture grâce à une galerie souterraine longue de 4km. Des puits tous les 15 mètres alors servent à nettoyer le canal souterrain.
Comment la société, elle-même, est capable d’intégrer les contraintes environnementales pour sauvegarder cet écosystème fragile qu’est l’oasis ?
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Les sentinelles du désert
Dans l’oasis de Douzen Tunisie, Noura Belmsaguem, volontaire à l’ASOC et Ali Ben Marzouk, agriculteur, nous font part de l’importance d’une variété locale d’orge que l’on appelle « Saffare jaunâtre ». Récoltée trois fois par an, elle nourrit à la fois le bétail et la population. Elle sert également de semence pour les prochains semis.
La perte de la biodiversité oasienne concernant ces semences est due à la brusque disparition des activités agricoles dans l’oasis. Ceci peut notamment s’expliquer par l’âge vieillissant des agriculteurs producteurs de semence, ajouté aux jeunes qui ne souhaitent plus travailler dans les oasis. De plus, les marchés injectent une variété hybride de semence, moins chère et plus facile à cultiver, venant ainsi concurrencer directement la production de l’oasis de Douz. Néanmoins, ces nouvelles semences ne sont pas adaptées aux conditions climatiques de l’oasis et sont par conséquent moins productives.
Sauver la biodiversité
Un projet « Semence » a été mis en place, avec des sessions de formations de six mois, mobilisant des jeunes issus d’écoles d’ingénieur ou bien des agriculteurs producteurs de semences. Le but est de sauvegarder les activités agricoles et être indépendant du marché.
D’ailleurs, parmi ces agriculteurs, quatre personnes ont choisi de mettre à disposition du projet, des parcelles pour planter des semences.
Et le désert reverdit
Au Maroc, dans l’oasis de Jorf, une ferme pilote agro-écologique a été mise en place. Omar Abdelhaoui, président de l’AJADD et Ghali Boushaba, agriculteur agro-écologiste nous expliquent comment, avec une agriculture basée sur les principes de l’agroécologie, cette ferme a pu se développer en plein désert. Elle permet à la fois de développer l’agriculture, mais également de lutter contre la désertification.
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Le tourisme de masse apparue dans les années 90 a envahi le littoral tunisien et notamment dans les oasis, appelé ainsi « tourisme soleil-désert-oasis ». Salem Bensalma, Directeur du Programme d’Appui à la Société Civile de l’Union Européenne, nous dresse le portrait de ce phénomène fortement consommateur d’eau. La création de « beaux paysages » pour les touristes se fait au détriment de l’irrigation des oasis, comme avec l’élaboration en 2006 d’un golf en plein désert.
De plus, ce tourisme de masse s’est récemment effondré, laissant ainsi les jeunes agriculteurs qui avaient abandonné leurs terres pour travailler en ville, sans emploi.
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Tout le monde parle des conséquences du changement climatique, notamment avec l’engloutissement des îles par les mers, mais parle-t-on assez des oasis qui, elles aussi, vont être englouties par le sable ?
Des témoignages de membres de l’AOFEP, de l’ASOC, du RADDO, ainsi que d’acteurs directement concernés par ce phénomène, nous expliquent l’importance des oasis, créatrices d’une véritable « vie sociale »sur les territoires, avec une solidarité très importante.
Néanmoins les oasis disparaissent, victimes des sécheresses aggravées par le changement climatique, mais surtout par l’avidité des Hommes : plantations agro-industrielles, usines minières et tourisme de masse.
En effet, les plantations agro-industrielles intensives, comme celles des palmiers pour les dattes d’exportation ou pour les cultures de pastèques, concurrencent les oasis pour l’accès à l’eau.« C’est le désert qui exporte l’eau, vers un Nord qui en a déjà suffisamment ». De plus, les usines de Gabès en Tunisie contaminent l’air mais appauvrissent et polluent aussi les nappes phréatiques.Le tourisme de masse également coûte beaucoup d’eau au pays, comme lors de la création d’un golf en plein désert. Ce sont alors les oasiens qui paient les conséquences de cette création de « beaux paysages » et non les touristes. De plus, le tourisme s’est effondré, laissant ainsi le pays dans une situation de chômage importante.
L’eau est précieuse, mais cette ressource se raréfie, obligeant certains oasiens à abandonner leur terre et à reprendre leur vie nomade. Il est alors important d’agir afin de protéger cet écosystème.
Un projet « Semence » a notamment été mis en place en Tunisie, avec des sessions de formations de six mois, mobilisant des jeunes issus d’écoles d’ingénieur ou bien des agriculteurs producteurs de semences. Le but est de sauvegarder les activités agricoles et de s’opposer aux semences hybrides vendues sur le marché.
Reverdir le désert est aussi un projet venu du Maroc, avec la mise en place d’une ferme pilote respectant les principes de l’agroécologie, pour développer l’agriculture et lutter contre la désertification.