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En 2018 les vœux du CARI résonnent de manière particulière.
Voici vingt années que le CARI s'est engagé aux côtés d'un grand nombre de partenaires dans la lutte contre la dégradation des ressources naturelles dans les terres arides : désertification, dégradation des terres, pertes de fertilité des sols, sauvegarde des écosystèmes oasiens... Sous diverses latitudes, sur le terrain aussi bien que dans les plus hautes instances internationales, il a cherché à faire entendre sa voix singulière pour la cause des terres arides et des populations les plus pauvres qui y vivent. Souvent en portant haut le message de l'agroécologie comme un outil pertinent au service des agricultures durables et des terres pauvres.
2018 est donc pour nous d'abord un vingtième anniversaire avec des voeux à partager avec tous ceux qui, de près ou de loin, ont croisé le CARI et sont devenus des compagnons de route sous des formes individuelles, ou plus organisées en groupes de travail ou réseaux d'initiatives (GTD, RADDO, ReSaD, GTAE, Drynet...).
Mais à n'en pas douter 2018 se révèle aussi un moment historique singulier où des injonctions croissantes de toutes natures somment les sociétés humaines de changer si elles veulent donner une suite à l'Histoire.
Chacun pressent bien que les agressions fatales contre la nature sont impossibles à faire perdurer comme le démontre le dérèglement rapide de l'écosystème global, ou la chute sans précédent de la biodiversité dont nous sommes dépendants. Comme il apparaît impossible de continuer d’accepter qu'une partie croissante des humains soit reléguée jusqu'à la marginalisation et la non existence par la société globale. Ceux qui y sont rejetés ont fait preuve d'une admirable patience, mais leurs espoirs sont déçus et la colère gronde.
Les antichambres des urgences débordent de toutes parts. Elles alimentent flux migratoires, conflits et instabilités qui s'invitent désormais jusqu’à nos portes en Europe, avec le réveil de barbaries qui ne dormaient que d'un œil. Jusqu'à quel avenir ?
Le temps est venu de remettre en chantier une vieille idée, longtemps réservée aux penseurs, aux philosophes ou aux ONG comme une option. Elle est désormais une nécessité devenue absolue qui ne peut plus attendre pour envisager un développement solidaire et un monde en partage avec ses 7,5 milliards d'humains voire 9 milliards d’ici en 2050 .
Oui, acter enfin que le destin collectif en tant qu'humanité ne peut durablement être étranger à l'avenir individuel à l'aune du chacun pour soi. Finir par accepter que la croissance économique érigée en dogme et dévoyée de sa finalité ultime au bénéfice de tous, nécessite une refondation . Remettre en cause la destruction massive d'énergie fossile pour satisfaire les désirs éphémères de quelques uns au détriment de ceux qu'elle condamne à leur naissance. Comprendre que le temps est venu de mettre les merveilleuses connaissances acquises par l'humanité au service d'une véritable intelligence de la vie sur une terre nourricière flottant, très provisoirement, dans l'infini du cosmos.
Voilà un formidable programme pour ces voeux 2018 ! Il est passionnant.
L'espoir renouvelé de notre modeste organisation CARI est de pouvoir peser, ne serait-ce qu'un peu, sur ce destin. Simplement parce que c'est notre détermination. Qu'il ne nous est pas possible d’y renoncer. Que les alliés sont partout et nombreux et que les moyens ne manquent pas. Que la cause des terres arides et du milliard et demi de ses habitants n'est pas négociable.
Au nom du CARI, de son conseil d'administration et de ses équipes, je vous adresse nos voeux 2018 pour un monde meilleur et possible !
Patrice Burger, Président du CARI
In 2018 the CARI season’s greetings resonate in a particular way:
For twenty years CARI, along with a large number of partners, has committed itself to combating the degradation of natural resources in drylands: desertification, land degradation, loss of soil fertility, safeguarding oasis ecosystems. In various latitudes, on the ground as well as in the highest level international forums, CARI has sought to make its singular voice heard for the cause of the drylands and the poorest populations living there. Frequently it has promoted agroecology as a relevant tool in the service of sustainable agriculture and impoverished land.
2018 is our twentieth anniversary, and we wish to share this occasion with all those who, near and far away, have crossed the pathof CARI and have become fellow travelers either as individuals, or as part of more organized in working groups or networks of initiatives (GTD, Drynet, RADDO, ReSaD, GTAE ...)
But there is no doubt that 2018 also reveals a singular historical moment in which increasing injunctions of all kinds tackle human societies to change if they want to give a follow up to history.
Everyone who pays attention cans see that the fatal aggression against nature must not be perpetuated, as demonstrated by the rapid disruption of the global ecosystem, or the unprecedented collapse of the biodiversity on which we are all dependent. And it is impossible to continue to accept that a growing number of humans are relegated to marginalization and non-existence by the global society. Those who are rejected have shown admirable patience, but their hopes are disappointed and anger rages.
The antechamber of emergencies overflows from all sides. They feed migratory flows, conflicts and instabilities that now are knocking at our doors in Europe, with the awakening of barbarities that only slept with one eye closed. What future awaits us?
The time has come to restart an old idea, long reserved for thinkers, philosophers or NGOs as an option. It has now become an absolute necessity that can no longer wait to develop solidarity and a shared world with all of its 7.5 billion people, to be 9 billion by 2050.
Yes, we must finally admit that collective destiny as humanity cannot continue to be separate from the future of individuals by the yardstick of “everyone for himself”. We must accept that the imperative of economic growth erected in dogma and misguided in its goal for the benefit of all, must be rethought. We must challenge the massive destruction of fossil energy to satisfy the ephemeral desires of some to the detriment of those it condemns at birth. We must understand that the time has come to put the wonderful knowledge acquired by humanity at the service of a real understanding of life on a nourishing planet floating, very temporarily, in the infinity of the cosmos.
Here is a great program for these wishes 2018! It is exciting.
The renewed hope of our modest CARI organization is to be able, in our small way, to tip the balance in favour of this destiny. Simply because we are determined. Because we cannot give up the struggle. Because our allies are everywhere and are numerous, and the means are not lacking. The cause of the arid lands and its billion and a half inhabitants is not negotiable.
On behalf of CARI, its Board of Directors and its teams, I send you our best wishes 2018 for a better and possible world!
Patrice Burger, President of CARI