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Un incendie dévastateur dans l'oasis de Tafilalt au Maroc rappelle l'importance de renforcer la mobilisation contre cette menace

L’Oasis de Tafilalt au Maroc au niveau du Ziz moyen, a été victime le mercredi 3 juillet 2019 d’un incendie ravageur qui a détruit plus de 3km d’une des plus belles palmeraies au monde. L’incendie s’est déclaré dans la commune territoriale de Retb (Aoufous, Province d’Errachidia, Région Drâa Tafilalet.).

Cet incendie, qui n’a causé aucun dégât humain, est venue détruire selon les sources officielles plus de 10 000 arbres, toutes espèces confondues, à savoir des palmiers dattiers, des oliviers, des amandiers, des figuiers, des grenadiers, des vignes... ainsi qu’une grande diversité de végétation basse. Plus de 2 500 palmiers dattiers et 1 500 oliviers auraient été touchés. Il convient de dire que l’oasis de Ziz est le berceau de la datte noble « El Majhoul », variété endémique du Maroc qui contribue grandement à l’économie de la région. Cette catastrophe environnementale est un désastre pour les fellahs pour lesquels l’activité agricole dans l’oasis constitue la principale source de revenu. Si les pertes économiques instantanées causées par cette catastrophe sont énormes, il faut également prendre en compte la perte d’un patrimoine pheonicicole en particulier et arboricole en général, parfois âgés de centaines d’années qui nécessitera des années de régénération et de labeurs pour retrouver un niveau de production identique.

L’incendie de l’oasis de Ziz serait selon les sources officielles la cause de la vague de chaleur qui sévit dans la province durant cette période de l’année. Ce désastre tant écologique, qu’économique et sociale mais également culturel doit nous  interpeller pour multiplier les efforts face à ce genre de menaces de plus en plus fréquentes.

Les incendies présentent un grand risque pour les écosystèmes oasiens et affectent leur résilience. Ils s’additionnent à une multitude d’autres pressions (changements climatiques, désertification, activités anthropiques...) que subissent ces milieux. Cet état alarmant nous pousse à rappeler que chaque acteur a un rôle primordial à jouer dans cette lutte, que ce soient les acteurs locaux, la population locale et la société civile, mais surtout les acteurs institutionnels. Ainsi, la société civile a un rôle important à jouer dans la sensibilisation et l’accompagnement de la population locale, mais doit également plaider pour la protection et la conservation des oasis en créant des programmes et plans d’urgence pour la lutte contre les incendies des oasis à l’image des forets.

L’Etat marocain est interpellé d’urgence à protéger ces territoires de la réserve de la biosphère de l’UNESCO.

Les services étatiques régionaux doivent amplifier de façon systématique et en concertation réelle avec les acteurs locaux le développement des programmes de nettoyage des palmeraies et le renforcement des capacités de la population locale sur les techniques de lutte contre les incendies.

Une étude détaillée de chaque cas doit être envisagée par les services administratifs compétents en concertation étroites avec les acteurs et surtout avec l’implication des pompiers.

Un point intéressant et qui constitue peut-être le point faible de cette localité incendiées est la perte de la bonne gouvernance traditionnelle locale millénaire où chaque ksar gère et veille à la protection de son oasis à l’image de l’oasis de Tighfert à Ferkla par exemple. Il est certain que si les Jmaa des ksours affectés sont opérationnelles alors les dégâts seront nettement moindres.

En ce sens, l’AOFEP (Association Oasis Ferkla pour l’Environnement et le Patrimoine) acteur engagé dans la préservation et la conservation des oasis et point focal du Réseau Associatif de Développement Durable des Oasis (RADDO) qui a déjà en 2018 organisé une campagne de prévention sur les risques d’incendies avec l’ANDZOA et d’autres partenaires a mis à la disposition de la caravane contre les incendies son unité mobile « Sauvons nos oasis ». L’AOFEP réitère son engagement à poursuivre ce travail et mobiliser avec l’ANDZOA les parties prenantes des oasis et notamment les associations de la plate forme associative oasienne du RADDO au Maroc pour un travail pédagogique bien structuré et des actions physiques visant l’atténuation de l’effet des incendies.

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