Les performances de l’oasis de Fatnassa sont sous la dépendance d’un ensemble de
contraintes physiques et de dysfonctionnements liés aux pratiques et comportements individuels face
à la gestion collective de l’aménagement. Ces contraintes et dysfonctionnements ont été abordés sous
l’angle de leur perception par les agriculteurs. Le fonctionnement du périmètre a ensuite été décrit
sous la forme d’un arbre des problèmes permettant de synthétiser les principales causes et les
principaux effets de ces contraintes sur les performances des systèmes de culture. Malgré les
investissements réalisés pour l’accroissement des capacités et la modernisation du système
d’irrigation, l’allongement de la durée de retour du tour d’eau limite les possibilités d’intensification et
les performances des systèmes de culture basés sur le palmier dattier. Ces dysfonctionnements sont
essentiellement la conséquence de pratiques inadaptées des agriculteurs, caractérisées par : une
extension continue des superficies irriguées à la périphérie de l’oasis, la mauvaise qualité de
l’entretien des parcelles et de la conduite des irrigations résultant d’une implication limitée de
propriétaires non résidents ou pluriactifs, et parfois l’allongement délibéré de la durée et de la dose
d’irrigation en réaction aux contraintes imposées par le tour d’eau. Les effets de la dégradation de la
qualité des terres ou des dysfonctionnements du système de drainage et de l’engorgement sont aussi
facilement perçus par les agriculteurs qui tentent de s’y adapter par la pratique d’amendements sabloorganiques
associés au travail du sol. La température élevée de l’eau d’irrigation – en partie
géothermale – provoque la mortalité de certains jeunes palmiers et la disparition progressive de la
strate arbustive. A l’inverse, les effets d’une salinité partout présente et depuis longtemps ne sont pas
directement appréhendés, notamment en raison de la tolérance du palmier dattier. Les effets éventuels
de la salinité apparaissent masqués par les autres contraintes avec lesquels elle interagit,
en accentuant l’effet du stress hydrique pendant la période estivale, en favorisant la dégradation des
sols, et en aggravant l’engorgement par des irrigations abondantes pendant la période hivernale.