Cet article expose les conditions actuelles de mise en valeur agricole des oasis anciennes, également sujettes à un mouvement d’extension à leur périphérie, et le jeu des interactions entre stratégies de production des agriculteurs oasiens et contraintes – dégradation des ressources en eau et en terre. Il s’appuie sur une enquête auprès des exploitations agricoles de trois oasis aux dotations en ressources naturelles contrastées. L’enquête montre que les conditions tant économiques que sociales orientent les agriculteurs vers des stratégies individuelles d’extension des palmeraies. On relève que la production de dattes présente actuellement un niveau de rentabilité attractif pour les investissements dans des milieux favorables. L’exiguïté des structures de production héritées, ainsi que la faible marge de manœuvre des producteurs, que ce soit pour intensifier les anciennes palmeraies ou pour valoriser la qualité des produits, options qui échappent à une maitrise individuelle de l’exploitant, sont autant de facteurs qui incitent à l’agrandissement des exploitations. Le rôle clé de l’organisation collective des irrigants dans les performances des exploitations, à travers la gestion de l’eau et des infrastructures hydrauliques, invite à un renouveau de l’action collective dans ces oasis.