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#COP22 - Interview RFI - L’engagement du CARI et du RADDO pour l’initiative «Oasis durables»

Dans le cadre de la COP22 à Marrakech, Patrice BURGER, Directeur du CARI, est intervenu au side event de lancement de l’Initiative "Oasis Durables" portée par le gouvernement du Maroc.

Ce side event s'est déroulé le 14 novembre 2016 de 13h à 15h au GCAA - Room Pacific (zone bleue).

Le Royaume du Maroc a saisi l’occasion de la COP22 pour lancer l’Initiative "Oasis Durables" portée à travers le Ministère de l’Agriculture et la Pêche Maritime. Cette initiative  est inspirée des actions pionnières dans les écosystèmes oasiens menées dans plusieurs pays au Maghreb dont le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie d’une part, et des urgences constatées à propos de la durabilité des oasis dans le monde. Elle fait suite à plusieurs déclarations et alertes lancées au niveau international. Enfin elle donne corps à une initiative portée par le Maroc lors de COP21 à Paris et reprise lors du salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM) et par la Présidence marocaine de la COP22 à Bonn en juin 2016.

Elle a pour champ d’intervention les zones oasiennes qui représentent un modèle solidaire d’organisation sociale (autour de l’agriculture, du commerce, des traditions, de l’artisanat...) qui a su s’adapter aux conditions climatiques difficiles et maintenir une riche biodiversité. Le ministre de l’agriculture a rappelé l’engagement du Maroc en faveur des oasis et présenté les principes de cette initiative. L’Initiative « Oasis Durables » s‘inscrit dans l’esprit de :

  • La Déclaration de la conférence des Nations Unies sur le développement durable RIO+20 (juin 2012) : « L’avenir que nous voulons »; 
  • L’Accord de Paris (COP21), notamment en ce qui concerne son article 7, où les parties reconnaissent officiellement la nécessité de protéger les écosystèmes les plus vulnérables;
  • La prise en compte des problématiques de préservation et de développement durable des oasis par les organisations internationales telles que la FAO, le PNUE, UICN et l’UNESCO et des bailleurs de fonds comme le FIDA, le FEM, le FFEM, la Banque Mondiale, le FA et le GCF;
  • La mobilisation croissante des organisations des sociétés civiles nationales et internationales et de leurs réseaux tel le RADDO pour la sauvegarde et la valorisation des patrimoines (naturel, économique, social et culturel);
  • Les préoccupations convergentes par rapport au changement climatique concernant la terre, l’eau et le biodiversité exprimées dans les initiatives du triple A et  du  4 pour 1000 en matière de transition agricole;
  • L’adéquation avec plusieurs des 17 objectifs du développement durable et le principe d’un monde neutre en matière de dégradation des terres tel que porté par la Convention des Nations Unies de lutte contre la Désertification;
  • La reconnaissance des agricultures familiales et de l’agroécologie dans les nouveaux enjeux de sécurité alimentaire tels que promus par la FAO dans un climat qui se réchauffe.

Elle se base sur trois objectifs :

  • Une meilleure reconnaissance et caractérisation des oasis pour mettre en avant leurs vulnérabilités et leur résilience face aux changements climatiques;
  • La mise en place et l’adaptation de solutions appropriées pour protéger l’héritage oasien en particularité sa richesse en biodiversité, les savoirs ancestraux, leurs cultures et leur système social;
  • Valoriser les potentialités naturelles du système oasien dans une perspective de développement durable qui intègre de manière équilibré les volets : économique, social et environnementale.

Une dizaine de personnalités sont ensuite intervenues pour soutenir l’initiative IOD dont Mme Monique Barbut, Secrétaire générale de la CNULCD, qui a rappelé que les oasis ne sont pas des mirages, mais des sanctuaires, et qu’une partie non négligeable de la population du Sahara vit dans les oasis. Elle a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement de patrimoine naturel, mais que s’engager dans la sauvegarde des oasis c’était aussi s’engager dans la neutralité en matière de dégradation des terres.

Mme Maria Helena Semedo, Directrice Générale Adjointe chargée des ressources naturelles à la FAO, a souligné qu’il faut fédérer les acteurs des territoires, pendant que Mr Beccouche, Secrétaire général de l’UMA a délivré les conclusions de l’atelier préparatoire de l’UMA débouchant sur la proposition d’une journée internationale des oasis (le 12 octobre) également soutenue par Mr Abdeladim El Hafi, Haut commissaire aux eaux et forêts et commissaire général de la COP22.

Mme Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO, a insisté sur la dimension culturelle des oasis et comme exemple de synergie entre l’homme et la biosphère.

Patrice Burger, Directeur du CARI et co-fondateur du RADDO a délivré un vibrant plaidoyer en faveur de la sauvegarde des oasis en rappelant le rôle de lanceur d’alerte qu’avait eu le RADDO dès 2002 au Sommet de Johannesburg en présence de Nelson Mandela et en insistant sur l’aspect les « oasis comme sentinelle sur la ligne de front de la désertification et la dégradation des terres ». Notamment via les caractéristiques spécifiques comme l’effet oasis et l’expertise de l’aride des oasiens qui ont prouvé leur capacité de résilience au travers des siècles. Il a attiré l’attention sur la vocation de fixation de populations sur de vastes territoires contribuant ainsi aussi à leur stabilité. Il a insisté sur leur capacité d’augmenter la sécurité alimentaire locale. Enfin, il a plaidé pour la justice climatique pour les populations oasiennes et malgré la mention de très nombreuses contraintes qui menacent les oasis, il a estimé qu’il fallait « osez les oasis » car elles font aussi partie de la solution pour l’adaptation au changement climatique.

Ces interventions ont été complétées par une présentation détaillée de l’initiative faite par le Directeur Général de l’ANDZOA, M. Brahim Hafidi qui a rappelé qu’aucun des constituants des territoires oasiens et de l’initiative Oasis Durable ne pouvait être appréhendé seul.  

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