Numéro 68 - Décembre 2014
Le paradoxal statut de la femme oasienne
Au regard du rôle et de la place que les femmes occupent dans la valorisation de l’espace oasien, ne méritent-elles pas d’avoir voix au chapitre pour faire ressortir leurs points de vue, leurs besoins et leurs attentes en matière de pérennité des espaces oasiens et de la survie
même des oasis?
Les femmes sont souvent exclues de la prise de décision sur l'accès et l'utilisation des terres et des ressources essentielles à leur subsistance. Pour ces raisons, il est important que les droits des femmes en milieu oasien soient articulés sur les basiques du droit humain universel:
l’éducation, la sécurité alimentaire, l'accès non discriminatoire aux ressources et la participation équitable dans les processus décisionnels…
Dans le contexte du changement climatique, l’agriculture pratiquée par les femmes oasiennes, est une activité imprévisible qui laisse souvent place à la perte de revenu ainsi que des récoltes, souvent seules sources de nourriture et de revenus. Vulnérables et pauvres, la nourriture ne leur est plus accessible, leur niveau de santé baisse et leur éducation, particulièrement celles des jeunes filles, se dégrade de plus en plus.
Si on ne veut pas voir disparaître les oasis, ces écosystèmes vitaux du désert, il est essentiel de réduire les inégalités des sexes et de rendre les femmes autonomes dans les espaces oasiens. Les acteurs oasiens du Maghreb et du Sahel, regroupés au sein du RADDO, entendent ainsi s’approprier ce numéro d’El Waha au mieux de leurs intérêts qui sont avant tout ceux de la famille et de la communauté.
[Extrait] Colette Benoudji